Exposition: Athens vs. Athens – L’Heure d’Hiver Athènes

Après des années de crises consécutives, ‘le nouveau Berlin’, ‘la ville qui ne dort jamais’, s’offre aujourd’hui comme une nouvelle ‘destination’ imaginaire aux touristes, aux investisseurs, aux nomades digitaux: des Airbnb et des hôtels de luxe partout, des ‘Golden visas’ à volonté, des projets immobiliers pharaoniques et des cinémas historiques fermés. Cette politique de ‘touristification’ d’Athènes va de pair avec une crise du logement, des expulsions violentes, des inégalités grandissantes et des violences policières récurrentes. Dans ce cadre, cette exposition collective s’intéresse aux narratives contre la gentrification et pour la défense du droit à la ville, ainsi qu’aux regards de rapport vécu, à la fois personnel et politique, à Athènes.

Despina Spyrou, photographe de plateau dans plusieurs films grecs, aborde d’un regard intime les multiples facettes d’Athènes. Ses images présentent un portrait quotidien de la ville qui parait à la fois sombre et ludique.

« La place qu’on habite« ; un projet collectif mis en place par Mata Kastrisiou et Stefania Mizara, met en lumière les mobilisations pour défendre Exarheia, le quartier-phare des mouvements de résistance et de solidarité. Sept photographes (Nicolas Georgiou, Olivia Dehez, Marc Lepson, Marios Lolos, Stefania Mizara, Tatiana Bolari, Yorgos Nounessis) documentent la détermination inébranlable des habitant.e.s à sauver la seule place du quartier et ses arbres de la construction de la station de
métro prévue par le gouvernement à cet endroit.

La colline de Strefi restera libre est une vidéo qui célèbre les nombreuses actions de l’Assemblée Ouverte de Défense de la Colline de Strefi à Exarcheia. Il s’agit d’un des derniers espaces verts du quartier menacé par la privatisation.

Alexandros Katsis, photojournaliste militant, rend hommage aux rues d’Athènes pendant la crise avec la série de photos Traces, ainsi qu’à Zak Kostopoulos, activiste queer et drag queen (Zackie Oh), battu.e à mort en plein centre-ville en 2018, auquel il a consacré le livre Society doesn’t fit me, but my little black dress does, le livre sera en vente à la librairie Tropismes.

Les artistes participant.e.s témoignent du centre-ville comme un champ de bataille, social, économique et idéologique. Athens vs. Athens s’interroge sur les vrais enjeux d’une ville en pleine transformation: Quelles politiques de la ville et par qui ? Quelle redistribution de l’espace public et à qui ? Quelle(s) valeur(s) pour la ville et pour qui ? Quelle(s) vie(s) dans la ville et comment? Quelle Athènes contre quelle Athènes ?

Idée, textes et réalisation : Yanis Stefanou
Sound design : Manolis Lianis